jeudi 3 août 2006

du pays basque

Au pays basque, tout est vert, même le cul des moutons :
Je me suis sentie toute petite, et immense à la fois de faire partie de cette nature-là :
Coucher de soleil sur l'Espagne. Je repense aux heures terribles qu'a vécu ce pays. Il suffisait de traverser le fleuve ...
Un compagnon de route s'est invité jusqu'à San Sebastian et retour. La balade a dû lui plaire, le lendemain un nouveau et encore un autre le dernier jour :

(Il ne vous aura pas échappé que les compagnons de route ici sont verts.)

Le soleil qui réchauffe de ses couleurs la baie de Txingudi sur le fleuve Bidasoa, séparant Hendaye de Hondarribia.
La Navarre :

Se méfier de chaque courbe, chaque virage réservant une surprise, souvent de taille :
Un espoir de bleu dans le gris ....
Forêt d'Iraty :

Montée du col d'Ispéguy (côté espagnol) :


Juillet 2006 : je découvre une partie du pays basque. Le camp de base est établi à Hendaye (permet de trouver des fruits et légumes, et surtout de l'essence pas trop chère en Espagne).

J'ai silloné un peu la montagne de part et d'autre de la frontière. Le pays est encore sauvage et tout ce vert au plus chaud de l'été ça fait vraiment du bien. Même la moto qui va sur ses 40.000 km semble apprécier la fraîcheur.

Suggestion de balade :
départ d'Hendaye, aller faire le plein à Irun.
direction Iruna (Pampelune) par la N 121. Cette grande nationale est dangereuse, fréquentée par les poids lourds et il est difficile de dépasser. C'est dommage car la vallée de la Bidasoa est agréable. Il faut faire un détour par le petit village de Biriatou. L'église donne sur un fronton de pelote. Elle vaut d'être visitée avec ses stèles rondes et ses loges, typiques de la région.
Quitter la N121 à la hauteur de Bera (Vera), et prendre la montagne par la N1310 vers le col d'Ibardin. La route du côté français est mauvaise. On rejoint Ascain par la D4, puis surtout Sare et Ainhoa, typiques qui méritent une halte.
Poursuivre en Esapgne par Dancharia. La Navarre encore préservée s'offre à vos roues. La N121B est très peu fréquentée. Je poursuis vers le col d'Ispéguy par la NA2600. La descente du côté français vers Saint-Etienne de Baïgorri est .... vertigineuse ! Heureusement là encore, peu de véhicules. Je rejoins rapidement Saint-Jean Pied de Port, malheureusement infesté de touristes. Il faut songer à visiter la citadelle avant 9h30, hélas pour moi, mais je sais que je reviendrai.
Je poursuis vers Mendive par la D18 pour entreprendre la vallée d'Ossau-Iraty. Ce qui me surprend tout d'abord c'est qu'on y voit beaucoup de vaches et très peu de brebis. Pourtant la vallée a donné son nom au fameux fromage. La montée est brutale. Tous les kilomètres un panneau annonce la dénivellée aux cyclistes en mal de sensations tourdefrançaises. Je grimpe dans le brouillard, et enfin, la côte se fait moins raide passé le col de Burdincutxeta. Quelques étangs et une végétation de montagne. La montagne est à portée de la mer dans ce beau pays. Avec quelques atrocités architecturales aussi... je déteste les chalets que le manque de scrupules decertaines a plantés là-haut. Des brebis qui sont sans doute moins d'état d'âme ruminenttranquillement à l'abri des grands sapins. La descente sur Larrau est assez abrupte mais je suis du bon côté de la montagne. La route qui serpente en bordure du gave est bucolique à souhait.
Je délaisse Tardets sur ma gauche pour rejoindre Aramits à partir duquel la route est quelconque. Je traverse Oloron Sainte-Marie pour entrer dans le Béarn et rejoindre Pau, au bout d'environ 250 km parcourus.

mardi 16 mai 2006

mini tour d'Europe

1er jour, le plat pays :
Bon, comme vous l'a si bien présenté N_S, me voici donc encore sur les routes de France. 650 bornes pour aller voir à quoi ressemble Knokke-le-Zoute, chanté par Brel.

Alors, disons .... que ça ressemble à rien. Ou plutôt, pour ceux qui connaissent : Canet Plage en décembre, mais sans la Méditerrannée. Faut dire aussi que le ciel était plombé, limite pluvieux. Merci pour vos cierges, je l'ai échappée belle. M'enfin, c'était déjà plus la France, et j'en avais besoin.

La Belgique est un pays formidable quoi qu'on en dise. Les routes sont défoncées, ça sent le purin de vache et ils parsèment leurs nationales de feux tricolores. Mais en Belgique, vivent des Belges, et ça c'est chouette

road-book du jour : Paris, A1 porte de la Chapelle, direction Lille.A la hauteur de Roissy, lui préférer la N17, direction Senlis. Très roulante. La campagne est très belle en ce moment. Arras, D 937 Béthune, D916 Hazebrouck, Steenvorde. Bon après j'ai un peu merdouillé, donc Poperinge, Ieper, Roeselare, direction Bruges, puis Knokke-Heist (le zoute c'est un bled du bled). Bon après, faut filer sur Antwerpen. Attention : le tunnel coûte 5 € (même tarif pour les motos que pour les voitures !!. On pourra se plaindre de notre châtiment en France, mais rien que pour ça, je préfère être chez nous ! Le carburant c'est kif-kif.)

Je traverse la frontière et dodo à Breda. Journée sans grand intérêt. Sauf la rencontre avec Mister N_S

- pas de photos pour cause de mauvais temps -

2ème jour, le pays bas :
Le réveil me tire de ma rêverie. J'ai mal partout. Ah oui ! je suis aux Pays-Bas, à Breda exactement. Purée !! je traîne avec un programme encore plus chargé que le guide vert revu par ma mère ! Je fais le plein pour tenir la matinée avec un bon p'tit déj' (fruits, pain aux raisins et gouda au cumin). Et me voilà embarquée pour une douzaine d'heures.

Tout d'abord, je cherche la fameuse Kinderdijk. Je galère dans Dordrecht. Les Néerlandais ont juste oublié un truc très pratique : numéroter leurs routes. Malgré ma carte très détaillée (un must si vous partez là-bas), je tourne et perd beaucoup de temps. Enfin je trouve le site. C'est quoi l'intérêt de la chose ? bah .... des moulins. Mais plein ! Les moulins sont l'essence du pays. Ils étaient utilisés pour le pompage de l'eau. Ils sont maintenant remplacés par des installations un peu plus modernes. Certains touristes qui ont dû entendre parler de la grippe aviaire aussi. C'est surtout l'opportunité de se retrouver sur une digue, et les digues ici c'est le bonheur

Il suffit d'en trouver et la route qui serpente vous promet des petits coins de paradis. Suivre de Kinderdijk jusqu'à Nieuwpoort où il faut prendre le bac pour Schoonhoven (1,70 €).
Suivre sur Vlist puis Gouda, à droite vers Oudewater, Woerden Bodegraven, puis Meije où enfin un panneau m'annonce 3200 m de virolos (oui on se contente de se qu'on trouve dans ce pays plat !). Et là : HORREUR ! tous les 500 m un ralentisseur !! Quel gâchis, un si beau bitume Il faut dire que les petites routes sont très étroites et que l'on roule pratiquement tout le temps en agglomération. Le pays est surpeuplé, il y a des habitations partout.

Suivre ensuite par les voies rapides sur Alsmeer, puis Haarlem, sortir pour Castricum. Je suis au pays des champs de fleurs.
La saison est malheureusement terminée. Mais le soleil est réellement de la partie. Tous les Néerlandais sont dehors. Tous à vélo ! Alors les vélos, c'est super pratique quand ils sont sur une piste cyclable, mais beaucoup moins quand ils partagent la route. Il devient quasiment impossible de doubler. Alors on visite. Finalement, c'est une belle journée, et rouler au pas ça détend.

Remonter jusqu'à Bergen, puis Alkmaar, Oterleek, Ursem, Avenhorn puis Hoorn. Suivre la digue jusqu'à Enkhuizen où vous longez cette mer intérieure devenu lac, dont le niveau, plus bas que celui de la mer du Nord, est plus haut que les terres sur votre gauche. L'effet est perturbant. Je décide de traverser d'ouest en est et emprunte la digue qui ouvre les eaux. Des panneaux préviennent du danger que présente les oiseaux. Dix minutes de traversée et la visière est à nettoyer, et pas à cause des piafs, mais de leur nourriture !

Je suis sur un polder très récent. Tout ici est à peine plus vieux que moi : les éoliennes bien sûr, mais aussi, les routes, les maisons et les arbres immenses. Drôles de pensées.

Objectif suivant : la forêt de Arnhem. Avec l'espoir de paysages plus sauvages. Lelystad donc, Hardewijk, Ermelo, Leuvenum, Elspeet, Uddel, Toerenberg Nieuw Milligen, Kootwijk, Harskamp. Bon, là je me paume un peu. On est en pleine forêt, il fait frais. J'ai l'impression d'être seule dans un pays pourtant surpeuplé. Otterlo, Hoenderloo, Beekbergen, Loenen, Eerbeek puis Laag Soeren où je cherche une jolie route pour rejoindre Arnhem. Une dame m'explique que cette route est dorénavant interdite. Dommage. Je prend donc Dieren, puis Arnhem.

Il fait encore jour. Je décide de descendre le plus bas possible car le programme de demain n'est pas encore fixé. Voies rapides par Nijmegen, Roermond, et enfin Maastricht, ville européenne s'il en est où je décide de faire enfin halte après 570 km parcourus.

3ème jour, du côté du Nürburgring finalement :
J'ai dormi comme un bébé, assomée par la fatigue de la route. Après le traditionnel pain aux raisins et son gouda au cumin, je décide de prendre l'option longue, c'est à dire de poursuivre sur l'Allemagne. Je ne connais pas du tout, ils annoncent un temps gris mais sec. Et j'ai envie de voir de la campagne non habitée !

Me voici donc partie sur Aachen (Aix la Chapelle). J'ai entendu parler de l'Eifel (non pas la tour, le massif). Il faut que j'aille y voir, d'autant plus que le Nürburgring est dans les parages. Voici la campagne, les collines, des virages, des lacets, des routes qui montent et qui descendent, et toujours un bitume impeccable. Des lacs, des montagnes, des petits villages proprets nichés au détour d'une courbe. Et des vignes incroyablement plantée sur des aplombs que j'aurais cru impossible à cultiver. Si vous cherchez le sud, cherchez les ceps !


Enfin j'aperçois le château de Nürburg qui surplombe le circuit. Je ne verrai rien de la piste tant elle est intégrée. Je prend un déjeuner au restau du Paddock au son des moteurs qui vrombissent. Ici partout on signale que la route n'est pas un circuit. Le bitume est pourant encore plus parfait qu'ailleurs, et le nombre de motards croisés pour un lundi, montre que ces routes-là valent le détour.

Mais il me faut rentrer avant la nuit et j'ai encore un petit coin de paradis à découvrir. Je file sur Luxembourg. Le SP se trouve facilement à 1,13. Il était à 1,495 aux Pays-bas la veille ! Alors le Luxembourg c'est comment dire ... un long ruban d'autoroute avec du vert tout autour.

Enfin Thionville, puis Metz où je quitte l'A31 pour suivre vers Ars, puis Arnaville, à la recherche de la Vallée du Rupt de Mad. Le soleil s'est caché. Vous n'aurez donc pas de photos. Sauf une. Pour montrer qu'ici aussi, nous avons des champs de fleurs et des moulins ! N'ayant pas pris de carte suffisamment détaillée, je cafouille encore et ampute la route de plus de la moitié. Ce que j'en ai vu pourtant me donne envie de revenir. Je file sur Commercy, les routes sont droites, la campagne jaune de colza. Les abords de Commercy tournicotent, on traverse la forêt domaniale qui a souffert de la tempête de 99. Le reste n'offre aucun intérêt. Sauf le retour dans ma plaine si dégagée qu'elle me permet de profiter pleinement du soleil qui se couche. Le ciel rougeoit comme pour me souhaiter bon retour à la maison, que je retrouve calme et sereine.


road : Aachen, D958 Roetgen, Simmerath, Rurberg, Einrurh, D266 Gëmund, Mechemich, Bad Münstereifel, route direction Kreuzberg, Adenau, Nürburg, Trier par A1, Luxembourg, Metz, D6 Ars, Arnaville, D952, D28 Thiaucourt, à droite Beney, D904 Pannes, FLirey, D958 Commercy, N4 Saint-Dizier, Troyes, A5 puis A19 Sens, D81 Nemours 770 km




mardi 18 avril 2006

A la recherche du printemps

préambule : L'hiver 2005/06 n'en finit pas de nous frigorifier, et la date du 20 mars annonciatrice de jours meilleurs semble être un leurre cette année. Nous décidâmes donc de partir à la recherche du printemps.

La légende voulant que le sud commence sous la Loire, allons-y pour la Loire. Chazelles sur Lyon voulant bien nous accueillir (les amis, la famille, tout ça ), nous voilà partis par un samedi pluvieux, le Fazer en remorque pour cause de récupération de deuxième moto sur place.

1ère journée, 1ère surprise :
Dimanche matin. Le soleil a séché le ciel. Ici l'herbe est plus verte et les arbres bourgeonnent. Un je-ne-sais-quoi qui met du baume au cœur. Nous avons passé la Loire, cela est certain. Les cloches de Pâques apporteraient-elles autre chose que du chocolat ?
Nous décidons de partir montrer al Azul ce que sont de vraies routes, en duo pour commencer.

Etrange cette sensation de se laisser guider par sa propre monture. Je profite, émerveillée, du paysage. Je regarde à peine le nom des villages que nous traversons. Il me semble que nous sommes perdus dans ces collines enlacées par du bitume ni plat ni droit Je profite de l'instant. Et cet instant dure une journée entière.

Je me souviens d'une crêpe en haut du col (de la Croix de Chabouret ?). Nous sommes dans le parc du Pilat. Il y a encore de la neige par ci par là. L'air est bleu, gonflé d'oxygène. La moto se régale et moi donc. J'en oublie ma campagne, rase, grise et plate. Ici le merveilleux se conjugue au rythme de la route.

Nous passons par Riotord (en Ardèche), Marlhes, Saint-Didier en Velay et Saint-Genest Malifaux (très joli coin). 200 km

2ème journée, descente de l'enfer :
Côté météo : NIC-KEL !
Côté forme : IM-PEC !
Côté envie de rouler : GAAAAAAAAAAAZZZZ !

Vérifications des motos. Le CBR manque un peu d'huile, quant au Fazer, l'origine du problème de la veille est trouvée. J'ai perdu la platine du tendeur de chaîne droit - merci au passage au super pro de la moto qui a changé mon pneu quelques semaines plus tôt -. Bricolage sur l'instant, et nous partons plus au sud, bien décidés à trouver un peu plus de chaleur.

Le départ se passe par la traversée de la plaine de la Loire. Bon, là, pas de surprise, j'ai l'impression d'être chez moi. C'est bien la peine de me faire l'article sur ma route, pour m'emmener là ! Enfin, ça permet de reprendre la moto en mains. J'ai oublié que maintenant je suis au guidon, et que quand je veux freiner, c'est à moi de freiner, quand je veux tourner c'est à moi de diriger ! Nous attaquons le Forez.

Montée du col de la Croix de l'Homme Mort par Montbrison (et son excellentissime fourme ). Ca virole, ça grimpole, ça bonheurole à souhait. Dans le Puy-de-Dôme, nous trouvons des routes larges et lisses à travers les sapins. Ca sent la résine, la neige encore. De l'oxygène pour les poumons et la tête toujours.

Nous naviguons à travers les pâturages. Direction Craponne sur Arzon, objectif final : les gorges de l'Allier que nous trouvons à Langeac. Ici, chaque village revendique le carnage de la bête du Gévaudan dont l'ombre se matérialise par les sculptures métalliques.

La descente le long de la D40 étroite commence mal. Une voiture évite le CBR et manque de justesse de m'envoyer dans la rivière. Je me mets à psychoter. Je freine trop, descend jusqu'en première. Nous ne croisons plus aucun véhicule mais l'angoisse m'étreind à chaque virage. La route est sale de pouzzolane.

Car non, décidément, je n'aime pas la montagne. Saint-Haon signe la fin de mon calvaire. Nous avons battu un sinistre record de lenteur, le ciel s'est obscurcit et la main gauche me fait mal. Café à Landos où nous décidons de piquer directement sur Le Puy, puis Saint-Etienne. La nationale est saturée de voitures, mais je retrouve un rythme plus décent. Mon motard-pilote décide de me faire faire encore un peu de tourisme. Il est sur ses terres, il revit.

A Retournac, nous traversons la Loire. Il parait que la route n'est pas à pic, mais .... je fais des ravins une obsession. Je ne dépasse plus aucun véhicule, je m'accroche à une voiture. Mon guide file jusqu'à Saint-Just par la rive gauche. Il parait que le paysage est magnifique. Je veux mon lit.

Enfin Saint-Galmier puis retour maison ; et la nuit est déjà tombée.

Je crains la journée de demain. Nous avons prévu un programme chargé plus au sud encore.

route empruntée :
Chazelles, Montbrison D496, Col de la Croix de l'homme mort, Col des Limites, Saint-Anthème D261, Saint Clément (pause), Eglisolles, Usson D104, Craponne sur Arzon D498 , Chomelix D1, Bellevue,D906 Saint-Paulien, D 25 château de la Rochelambert, Marcilhac, Loudes, Chaspuzac, D950 Saint Jean de Nay, Siauge, Langeac, D585 Chanteauge, Saugues, D589 Monistrol d'Allier, D40 Saint-Didier d'Allier, D88 Landos, N 88 Le Puy en Velay, D103 La voute, Gorges de la Loire, D42 Bas en Basset, Le Perthuiset, D108 rive gauche Chambles, Saint Just, Veauche, Saint Galmier, Chazelles 370 km

3ème journée, bonheur :
Cette journée promet d'être longue. Au programme : les rapioles de la Drôme.

Nous partons dans le froid, l'humidité et le brouillard. Col du Grand Bois, connu aussi sous le nom de Col de la République. Un cimetière à motard paraît-il. Je bénis le Père Noël de m'avoir offert des poignées chauffantes. La température en haut du col est de 4°. Café à Bourg Argental. Nous continuons pour retrouver la N86 qui longe le Rhône à l'abri du mistral.

L'Ardèche nous offre enfin ce que nous sommes venus chercher. Les fruitiers en fleurs, des glycines opulentes, le bruit des ailes des abeilles, les graines cotoneuses des peupliers. Il neige des pétales de cerisier. Plus vite que le vent qui nous chasse, nous filons jusqu'à la Voulte où nous traversons le fleuve qui me sépare du pays de mon enfance. Enfin la Drôme. Et la première hirondelle. J'aperçois au loin la tour de Crest puis les pré-Alpes. Je ne suis pas venue ici depuis trente ans et je suis encore chez moi. Tout me semble moins gigantissime. Je me remplis de ces paysages tant aimés. Me reviennent en mémoire mes rêves d'enfant. Je suis avec l'homme que j'aime, qui m'offre tout cela. Bonheur.

Nous déjeunons à Aouste dans un petit restau de village à droite du temple. Le chef nous gâte en forme de bienvenue de retour au pays. Je retrouve Die, Pont de Quart où le hangar qui habritait le club hippique a disparu. L'eau de la Drôme a une couleur incroyable. Je porte cette couleur au doigt depuis quatre ans sans le savoir. Je me revois la traversant à dos de cheval, et maintenant je la longe sur ma fidèle monture. Barnave enfin. Je lève des yeux respectueux vers le Glandass qui a protégé mon enfance de sa présence rassurante. Comme un repère de vie.

Mais l'heure n'est pas aux souvenirs larmoyants. Nous faisons route ensemble et il nous faut continuer. Direction la Motte Chalancon par la D61 qui nous annonce 14 km de virages "dangereux". Ca commence par un lacet , puis un autre, et encore .... et heureusement les bouts de ligne droites finissent par céder aux virages qui s'enchaînent. Nous sommes du bon côté de la route. Puis la D173. Les champs de lavande se succèdent. Nous avons atteint la Provence. La montagne est déserte. Un endroit pour vivre heureux. Nous retrouvons la civilisation à Bourdeaux. Il nous faut rentrer.

Je reviendrai.


épilogue :
Nous sommes venus chercher le printemps et nous l'avons trouvé. Il nous a suivi dans le nord.


"rapiole : route étroite qui tournicote, dite "de merde" en voiture, bonheur des motos bien suspendues, sur laquelle jamais de maréchaussée vous ne rencontrerez."

parcours du jour : 495 km

4ème journée, visite de courtoisie :
Je ne pouvais pas être si près d'un ami et manquer de passer lui dire bonjour. J'ai donc pris une triplette d'heures pour aller sillonner les Monts du Lyonnais cette fois-ci et rendre visite à un abonné assidu du forum

route empruntée :
Chazelles, D34 Duerne, D489 Yzeron, Vaugneray, D30 Grézieu, Marcy, La Tour de Salvagny, Lozanne, Le Bois d'Oingt , D38 Les Olmes, traverser la N7 à Pontcharra, D27 Saint Forgeux, D111 Albigny, Montrottier, D81 Saint-Laurent de Chamousset, D4 Sainte-Foy l'Argentière, D489 Duerne, D60 Saint-Symphorien, D2 Chazelles 125 km

lundi 20 mars 2006

en groupe, il y a des choses à ne pas faire

J'ai profité d'un dimanche qui s'annonçait ensoleillé pour aller dégourdir El Azul avec un petit groupe du milieu de la Seine et Marne. Voici mon vécu de la journée

"Alors je m'y colle pendant que la troupe s'amuse

Nous avions rendez-vous pour ma part au sud de Montereau à 9H30, et là je dois dire : bravo ! pile à l'heure. Nous voilà donc partis à l'assaut de la Nationale 6. Dix kilomètres plus tard, Dan nous fait remonter sur Bray sur Seine. Il doit s'agir d'une erreur mais non : pause café. Ca promet ! lol J'essaie de repérer qui est qui. Bon ... je vais me contenter de deux ou trois personnes pour le moment.


Nous repartons, Le Trappeur ferme la marche, je le précède. Quand tout d'un coup, je ne vois plus ses feux dans mon rétro. Je ralentis. Je m'arrête. Bah oui, en groupe, on m'a appris à veiller sur mon suivant. Les autres ne s'aperçoivent de rien et filent. Ils nous attendront plus loin sans doute. Demi-tour, et à la sortie du village, je croise une moto et ses "occupants" à pied. Bon, au moins ils sont debouts me dis-je en mon fors intérieur. Et là patatras : câble d'embrayage pété. Merduuum, j'ai pensé à plein de conneries "anti pépins" mais pas ça. Et Miss Suz'... moi pas prendre de passager. Désolée. Nous convenons que je dois retrouver les autres, et envoyer un pilote chercher la miss, Le Trappeur ayant décidé de rebrousser chemin. Donc acte.

Purée ... sont où les autres !?? je gaze, je file, la moto ventre à terre. A peine le temps de penser aux contrôles, aux radars, je fais la course avec le vent. J'aperçois au loin, enfin, un retardataire (le fameux saint Bernard ). Quinze kilomètres plus loin. Nous convenons qu'il rebrousse chemin et je poursuis ma chasse. Mais ils sont oùùùùùùùùùùùùù !????

Ah bah voilà un groupe sur le côté. Oké. Pause fuel. Je retrouve Dan.
euh ... t'as pas l'impression qu'il te manque des motos là
? oups .... bah oué quand même ! Bon, coups de fils, blablabla, Géris va chercher la miss qui deviendra passagère sur la moto du "gendarme". Dan se prend par ailleurs pour un bleu malgré lui et fait ralentir les voitures ! mdr Au moins, ça occupe. Et ça permet de faire plus ample connaissance avec mes compagnons de route






Allez, en route mauvaise troupe. Le restau est prévenu de notre retard. Et finalement nous y allons par le chemin le plus rapide. Tarte à l'époisse, boeuf bourguignon, tarte aux pommes, visite de la Basilique et nous reprenons la route par la boucle que nous avons délaissée le matin.


Génial, le régal !! Je retrouve ma moto après presque trois mois d'arrêt ; les sensations, le soleil, tout y est J'ai en mon fors intérieur (qui fonctionne à toc) tous les conseils de mon chéri sur l'abord des virages. Et ça marche ! Je colle au train l'Aprilia. Le plaisir. Pur

Bon, mes compagnons de route ne semblent pas disposés à poursuivre sur les Settons puis Château Chinon. Manque de temps sans doute. C'est dommage d'avoir fait tant de Nationale pour louper ça. Mais pour une prochaine fois

Le retour se fait à un rythme plus soutenu. Ca sent l'écurie . Je lâche la troupe à Pont Yonne machin et je file dans le soleil couchant. J'arrive claquée, fatiguée, crevée. J'ai mal partout. Mais je suis heureuse.

Merci à tous pour cette journée ""

Voili. Enfin c'était juste la dernière de l'hiver, une petite remise en pneu avant la belle saison. En prévision :
la Loire
l'Ardèche et la Drôme

la Bretagne par Nantes
la Côte Basque



ps : exceptionnellement, les photos ne sont pas de moi, mais ça met un peu d'images ;)