lundi 14 juillet 2008

mon Dourdou


Arrivée sous le ciel gris. Froid. Faire un tour rapide pour retrouver les amis. Personne en vue. Ca doit dormir ou boire chez Ginette. Envoyer des messages. Reconnaître le responsable de la spéciale. Cette année, Golinhac.












Apercevoir des visages inconnus, déjà vus. Déjà été là. Un an passe tout juste, ou presque. Moins froid, un peu faim. Enfin le chef. Pas pressé. Moi oui, de poser mes affaires, me changer, peut-être dormir un peu. Pas le temps. Rendez-vous aux Chalets.



Se faire expliquer le gîte, décharger la moto. Préparer son coin dans le dortoir. Enfiler un jean. Rencontrer les autres bénévoles. Partager avec eux le repas du soir. Recevoir un appel. A quelques minutes du départ. Route sèche, quelques rares traces d'humidité sous les arbres. Gazzzzzzzzzzzzzzzzz !

Et voilà partie la déferlante qui déchire la nuit. Rendez-vous avec les rallyemen à moto. Spectateurs raisonnablement amassés sur le talus. Ceux de la nuit, qui n'ont peur de rien, pas même de la pluie ! Deuxième message. Pluie qui mouille ... bizzzz en guise de protection divine. Passage fracassant d'un drôle d'engin à trois roues. Cette fois pour de bon. La radio annonce le premier concurrent. Pointer son passage. Aveuglés par les feux ajoutés, numéro illisible.

Silence. Guetter le prochain. Déchirant. Aveuglant. Et pluie.

Tenter de repérer les amis. Tenter un encouragement invisible. Eau du ciel qui redouble. Quelques travers. Quelques tout-droits. Quelques motos aveugles elles aussi. Ralenti. L'envers du décor. Ce pourquoi nous sommes là. Aider. Etre là. Au cas où. Ce où qui ne se produira pas. Et pourtant ...

Aller au devant d'une camionnette qui franchit la ligne d'arrivée. L'arrêter. Discuter. Ordonner. Insister. Interdire le passage plus bas. Agiter drapeau. Conducteur éméché commence à manoeuvrer. Renfort. Dehors. Le pire évité. Merci le ciel, même pour cette pluie.

Résister à l'envie de s'abriter dans la voiture. Résister à l'envie de dormir.
Cessation de la pluie. Spéciale terminée sous une pluie ... d'étoiles. Cette nuit il fera beau.

Retrouver son coin dans le dortoir. Vite s'endormir avant l'arrivée du groupe. Lumières, éclats de voix. Ronflements. Sommeil. Matines. Rayon de soleil.
Petit déjeuner. Prendre la moto. Profiter du soleil de la pureté de l'air, du réveil des vaches, des oiseaux, des papillons. Petit tour bucolique. Retrouver les amis. Ca dort encore, ou ça chocolate chez Ginette. Repartir pour le départ de jour. Nouveau poste. Avoir enfin la possibilité d'embrasser les amis.

Fliquer les automobilistes. Interdire l'incident de la nuit. Protéger. Le drôle d'engin à trois roues. Moto 00. Moto 0. C'est reparti. Regretter la liste des engagés et leurs numéros. Pointer au stop. Désolée, on a pas les temps. Saluer de la main, d'un sourire. Merci de rouler pour notre plaisir d'être ensemble dans cette belle aventure.

Comprendre que quelque chose de contrariant s'est produit pour Ol'. Embrasser le casque de Lee, puis celui de R'lyeh. Rendez-vous à l'aligot. Attendre avec impatience leur deuxième passage. Récupérer des morceaux de moto. Passer des messages. Désolée, toujours pas les temps. Discuter. Soleil. Fleurs et papillons.

Side-balai pour la dernière fois. Rouvrir la route. Ranger le matériel. Retrouver la moto. Villecomtal. Rencontrer Karine. Emotion. Faire partie de la tablée. L'année qui vient de s'écouler.

Encore une nuit. Charger la moto. Retrouver les amis. Chez Ginette. Se dire au revoir. A l'année prochaine.

sur la route du retour en passant par l'Aubrac




canal parallèle à la Loire


Gien











dimanche 15 juillet 2007

Un week-end peu ordinaire

Vendredi 13 ....

Je me réveille avant la sonnerie. 8 heures. J'ai envie de rester au lit, mais aujourd'hui j'ai un rendez-vous important avec environ 120 motards à un demi-millier de kilomètres de la maison.
Petit déjeûner, je prépare mes affaires à la dernière minute comme d'hab' (de toutes façons j'oublie toujours quelque chose), une dernière caresse au chien, et à moto Germaine !

Il fait beau, il fait chaud, ça sent bon .... 496 km et 8 heures de selle.
Après Bellegarde, la Sologne droite et plate m'offre l'ombre du tunnel de ses arbres. La moto ronronne et je jubile. Des airs dans la tête et le parfum de la forêt d'été. Quelques papillons volètent. Un lac, des lapins. Buccolique.A Cerdon, je décide de faire un léger détour pour rester sous les frondaisons. La route est déserte. Rien que pour moi.




Bourges sature un peu. Je fais hurler le 600 pour punir un automobiliste portablophile. Faut pas déconner merde. Je présente ici mes excuses aux autres embouteillés qui ont subi ma colère. La route devient désespérement droite et plate. On croirait ma plaine. Sauf qu'ici c'est moche pour de vrai. Sans doute pour mieux mériter ce qui m'attend, je ronge mon frein et tente obstinément de respecter le 90. Ca sent le piège à excès de vitesse ici. Saint-Amand, puis Montluçon. La route serpente entre les prés. Un motard du coin suit la touriste que je suis jusqu'à l'embranchement pour Evaux (salut à toi en passant, j'espère que mon rythme ne t'a pas déplu). Je rattrape Crocq, puis la Courtine. La route devient nationale jusqu'à Ussel où je fais le plein, j'accèlère. Une déviation m'oblige à rejoindre Mauriac par le Barrage de l'Aigle. Joli détour. Route un peu à pic à mon goût mais je suis du bon côté de la montagne. Et toujours personne. Puis de nouveau une route rapide pour rallier Aurillac. Pose glace. Et me voilà repartie pour la dernière ligne ... euh non pas vraiment droite tout compte fait.


Entraygues où enfin j'aperçois un panneau qui m'oriente vers Villecomtal. J'attaque la montagne sur un chemin goudronné (enfin dans le coin on appelle ça une route). Et là horreur ! Des gravillons partout !! plein !! je ralentis honteusement. Et rejoins le village en .... un temps indigne d'un rallye man que la décence et l'honnetête m'interdisent de citer ici. Mais entière et heureuse. Villecomtal est une perle rouge nichée dans la végétation, rafraîchie par le Dourdou. Un air de vacances, l'accent qui chante. Il fait beau, il fait chaud, ça sent bon .... le rallye !

Je retrouve Ol' et ma tente. Mais Thierry ze Mib s'est dégonflé (grrrr ! ) et elle n'est pas montée. Instant tragique. Gros coup de fatigue soudain. Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais même pas quoi faire. Et pom me propose gentillement de partager son espace. Sois loué :smack: Je décharge la mule et écoute attentivement les consignes édictées par le maître des lieux dites du « tu n'apporteras pas de cette terre rouge sous tes semelles » sur lesquelles il n'est pas question de transiger. Vais rejoindre la troupe et on trinque chez Ginette à la joie de se retrouver, ça fait si longtemps blablabla.

20h50, je retrouve Julevie, chef de ma bande. Car cette nuit et jusqu'à la fin de l'épreuve je serai commissaire au point 2 sur la dernière spéciale, celle de Villecomtal. Je rencontre Sophie S qui sera ma coéquipière pour cette galère consentie et nous rejoignons notre poste Nous retrouvons Francis qui assure la liaison radio, en plus de la fourniture de lumière. Alors l'avantage d'être commissaire c'est normalement d'être super bien placé. Sauf que là .. bon, c'était soit un extérieur de virage coincé par des barbelés, soit un champ à l'intérieur un peu un hauteur. Nous ne verrons donc pas de trajectoires magnifiques, mais nous verrons tout le monde et ça c'est chouette. La troupe telle un papillon de nuit attirée par le projecteur me rejoint par hasard et à en voir les photos de Flat, l'endroit n'était finalement pas si mal choisi ;)

Surgis de nulle part, régulièrement, vous crevez le secret de la pénombre. Les échappements déchirent le silence de cette nuit sans lune. Vos feux éclairent la montagne, nous aveuglent le temps d'un éclair, font crépiter les flashes des spectateurs et vous disparaissez dans les senteurs de menthe. Mais je m'égare ... Etre attentif à chaque départ annoncé, pointer votre passage, écouter le plus longtemps possible votre course. Nous veillons sur vous. Et vous nous le rendez au centuple.

3 heures. La route est libérée. Je rentre rapidement à la tente. Personne. Je me faufile dans le duvet. Et là c'est le drame : quelques âmes échauffées clament leur bonheur d'être là. Un peu fort mais j'accepte de bonne grâce. Je suis venue, c'est pour en chier. La lumière du matin me réveille après deux heures de sommeil. Puis le klaxon de monsieur le boulanger m'interdit d'envisager l'ombre d'un soupçon de rendormissement. La journée va être longue.

Café et fouace. Alors la fouace comment dire. C'est beau. C'est bon. Et ça colle au palais grave ! Ça vous oblige à engloutir des litres de café. Mais c'est bon. Re-briefing. Et ... il me souvient ce que j'ai oublié en partant hier. La crème solaire ! Hop, filage rapide à la pharmacie. Mots d'encouragement à mes champions que je ne reverrai pas avant le soir et c'est parti. Je retrouve Sophie et Francis qui nous sort la table, les chaises, le parasol, la glacière. Un vrai pro du rallye !

Voilà repartie la déferlante. Et là ... le 56 n'est pas annoncé au départ. Je m'inquiète .... toujours pas ... voilà les suivants et d'autres encore. Je repense à l'incident mécanique. Sophie me rassure sur ce point. Je n'en saurai pas plus pour le moment. Le boulot reprend le dessus. Vigilance, le boulot c'est le boulot. On cantonne les spectateurs imprudents mais pas obstinés. J'essaie de profiter du spectacle. J'encourage le 315. J'admire les singes des sides, j'attends supersticieusement le passage du 116, puis du 246. Ouf .... sont passés. Attente. Casse-croûte, micro sieste, bronzette. Et ça repart.

Plus de moto n° 1 non plus et toujours pas de 56 ! La 315 n'est pas non plus annoncée mais fini par passer avec un léger décalage. Le goudron commence à fondre et l'on entend le cliquetèment des gravillons projetés. Quelques chutes sans gravité sont annoncées vers le bas de la spéciale. On redouble d'écoute. Et enfin la fin. Je rejoins le village à pied, juste besoin de me dégourdir les jambes et profiter un peu du paysage. Je retrouve tout le monde. Soulagement. Un peu de tristesse aussi. C'était un si beau championnat qui se termine un peu brusquement pour Ol'. Mais bon.

Me voilà rassurée, et du coup je décide d'aller enfin passer voir Thierry (celui qui m'a pas monté la tente) pour voir si je peux sortir parfois de ma timidité. Dont acte. Forte de cette aventure, je pars prendre un jus de pomme à la buvette en attendant l'aligot. Purée le monde ! La population du village doit plus que doubler avec le rallye et tout le monde a répondu présent. Car ce soir nous mangeons le plat diététique du pays : l'aligot. Alors l'aligot comment dire... du fromage et de la purée. Léger à souhait. Surtout quand vous avez débuté la journée avec de la fouace. Je me trouve à table en face de Mani qui fait encore plus peur que son avatar. Sof dessine des trucs cochons dans son assiette, tandis que Barbi et Fouf jouent avec la nourriture (pas bieng).

En attendant l'annonce des résultats, je fais la connaissance de Nico Derrien. « Bon, ça c'est fait » ;) qui me présente Nick Ayrton. C'est vrai que tout le monde ici est accessible. C'est vraiment chouette. Petit bémol de la fête : les podiums sont un peu foireux car on ne voit pas les heureux vainqueurs et vainqueuses et c'est dommage à mon avis. Puis direction le duvet. Il n'est que minuit, mais je tombe.

Dimanche. Première mission ptit déj'. J'apprends que le maître des lieux fait super bien semblant de ne pas être bougon le matin. Café, jus d'orange, croissants chez Ginette. On regarde passer les partants. Certains concurrents viennent avec leur moto. Ca me sidère. Un trike fait le kéké c'est pas malin. Je suis vraiment bien là, j'ai le sentiment profond de faire partie du truc et c'est bon. Deuxième mission : j'ai un message à faire passer à Bos. Je suis un peu frustrée par le manque de temps pour entamer une discussion. Mais la route qui m'attend s'annonce difficile. Je me prépare et en route. Sauf que .... premier incident, la moto est tombée à l'arrêt en mon absence. Le rétro gauche est cassé. Les gars me conseillent de l'enlever carrément. Et puis on peut pas laisser la moto orpheline d'une oreille comme ça, alors Ol' m'offre un bout de scotch du SV pour l'enjoliver. Suivi par pom, lee et r'lyeh. Séance de dédicaces, et j'y vais. Pour revenir dix minutes plus tard pour manque d'huile. Je pense que je n'ai pas envie de partir. Mais bon. Il fait beau, il fait chaud, ça sent ... la galère !

Je décide de rentrer par Saint Flour. Je me perds un peu au début. Je veux pas rentrer du tout en fait ! Mais les routes sont superbes et le chien m'attend ! Pas mal de vent mais l'air est frais.Mon fidèle destrier comptabilise 45000 kilomètres dans les Gorges de la Truyère. L'air est chargé de l'odeur âcre des genêt, du parfum chaud des foins. Je file. Pas d'arrêts pour images. Les paysages défilent, mon humeur vagabonde. Je chevauche une route déserte et je suis libre.

L'autoroute. Chargée. Piégée. Je la quitte sans regret à Clermont pour rejoindre Vichy puis Moulins et la maison. Il fait trop chaud. Je commence à avoir mal un peu partout et surtout aux oreilles. Je supporte mal mon nouveau casque et je dois oter les bouchons d'oreille. La fin se déroule dans le fracas du vent sur la visière. Il fait tellement chaud. Enfin le parfum sucré des bruyères. La maison est proche.

La moto est au garage, parée de ses souvenirs scotchés. Les sacoches sont encore montées. J'ai un peu de mal à tourner cette page. Je vous ai salués sur la première spéciale de Crannes à la Sarthe, et vous êtiez tous là dans la dernière de Villecomtal au Dourdou. Je vous dis à l'année prochaine :)

samedi 6 janvier 2007

au fil de l'eau

un lac

un donjon

une île ...

nous

jeudi 3 août 2006

du pays basque

Au pays basque, tout est vert, même le cul des moutons :
Je me suis sentie toute petite, et immense à la fois de faire partie de cette nature-là :
Coucher de soleil sur l'Espagne. Je repense aux heures terribles qu'a vécu ce pays. Il suffisait de traverser le fleuve ...
Un compagnon de route s'est invité jusqu'à San Sebastian et retour. La balade a dû lui plaire, le lendemain un nouveau et encore un autre le dernier jour :

(Il ne vous aura pas échappé que les compagnons de route ici sont verts.)

Le soleil qui réchauffe de ses couleurs la baie de Txingudi sur le fleuve Bidasoa, séparant Hendaye de Hondarribia.
La Navarre :

Se méfier de chaque courbe, chaque virage réservant une surprise, souvent de taille :
Un espoir de bleu dans le gris ....
Forêt d'Iraty :

Montée du col d'Ispéguy (côté espagnol) :


Juillet 2006 : je découvre une partie du pays basque. Le camp de base est établi à Hendaye (permet de trouver des fruits et légumes, et surtout de l'essence pas trop chère en Espagne).

J'ai silloné un peu la montagne de part et d'autre de la frontière. Le pays est encore sauvage et tout ce vert au plus chaud de l'été ça fait vraiment du bien. Même la moto qui va sur ses 40.000 km semble apprécier la fraîcheur.

Suggestion de balade :
départ d'Hendaye, aller faire le plein à Irun.
direction Iruna (Pampelune) par la N 121. Cette grande nationale est dangereuse, fréquentée par les poids lourds et il est difficile de dépasser. C'est dommage car la vallée de la Bidasoa est agréable. Il faut faire un détour par le petit village de Biriatou. L'église donne sur un fronton de pelote. Elle vaut d'être visitée avec ses stèles rondes et ses loges, typiques de la région.
Quitter la N121 à la hauteur de Bera (Vera), et prendre la montagne par la N1310 vers le col d'Ibardin. La route du côté français est mauvaise. On rejoint Ascain par la D4, puis surtout Sare et Ainhoa, typiques qui méritent une halte.
Poursuivre en Esapgne par Dancharia. La Navarre encore préservée s'offre à vos roues. La N121B est très peu fréquentée. Je poursuis vers le col d'Ispéguy par la NA2600. La descente du côté français vers Saint-Etienne de Baïgorri est .... vertigineuse ! Heureusement là encore, peu de véhicules. Je rejoins rapidement Saint-Jean Pied de Port, malheureusement infesté de touristes. Il faut songer à visiter la citadelle avant 9h30, hélas pour moi, mais je sais que je reviendrai.
Je poursuis vers Mendive par la D18 pour entreprendre la vallée d'Ossau-Iraty. Ce qui me surprend tout d'abord c'est qu'on y voit beaucoup de vaches et très peu de brebis. Pourtant la vallée a donné son nom au fameux fromage. La montée est brutale. Tous les kilomètres un panneau annonce la dénivellée aux cyclistes en mal de sensations tourdefrançaises. Je grimpe dans le brouillard, et enfin, la côte se fait moins raide passé le col de Burdincutxeta. Quelques étangs et une végétation de montagne. La montagne est à portée de la mer dans ce beau pays. Avec quelques atrocités architecturales aussi... je déteste les chalets que le manque de scrupules decertaines a plantés là-haut. Des brebis qui sont sans doute moins d'état d'âme ruminenttranquillement à l'abri des grands sapins. La descente sur Larrau est assez abrupte mais je suis du bon côté de la montagne. La route qui serpente en bordure du gave est bucolique à souhait.
Je délaisse Tardets sur ma gauche pour rejoindre Aramits à partir duquel la route est quelconque. Je traverse Oloron Sainte-Marie pour entrer dans le Béarn et rejoindre Pau, au bout d'environ 250 km parcourus.

mardi 16 mai 2006

mini tour d'Europe

1er jour, le plat pays :
Bon, comme vous l'a si bien présenté N_S, me voici donc encore sur les routes de France. 650 bornes pour aller voir à quoi ressemble Knokke-le-Zoute, chanté par Brel.

Alors, disons .... que ça ressemble à rien. Ou plutôt, pour ceux qui connaissent : Canet Plage en décembre, mais sans la Méditerrannée. Faut dire aussi que le ciel était plombé, limite pluvieux. Merci pour vos cierges, je l'ai échappée belle. M'enfin, c'était déjà plus la France, et j'en avais besoin.

La Belgique est un pays formidable quoi qu'on en dise. Les routes sont défoncées, ça sent le purin de vache et ils parsèment leurs nationales de feux tricolores. Mais en Belgique, vivent des Belges, et ça c'est chouette

road-book du jour : Paris, A1 porte de la Chapelle, direction Lille.A la hauteur de Roissy, lui préférer la N17, direction Senlis. Très roulante. La campagne est très belle en ce moment. Arras, D 937 Béthune, D916 Hazebrouck, Steenvorde. Bon après j'ai un peu merdouillé, donc Poperinge, Ieper, Roeselare, direction Bruges, puis Knokke-Heist (le zoute c'est un bled du bled). Bon après, faut filer sur Antwerpen. Attention : le tunnel coûte 5 € (même tarif pour les motos que pour les voitures !!. On pourra se plaindre de notre châtiment en France, mais rien que pour ça, je préfère être chez nous ! Le carburant c'est kif-kif.)

Je traverse la frontière et dodo à Breda. Journée sans grand intérêt. Sauf la rencontre avec Mister N_S

- pas de photos pour cause de mauvais temps -

2ème jour, le pays bas :
Le réveil me tire de ma rêverie. J'ai mal partout. Ah oui ! je suis aux Pays-Bas, à Breda exactement. Purée !! je traîne avec un programme encore plus chargé que le guide vert revu par ma mère ! Je fais le plein pour tenir la matinée avec un bon p'tit déj' (fruits, pain aux raisins et gouda au cumin). Et me voilà embarquée pour une douzaine d'heures.

Tout d'abord, je cherche la fameuse Kinderdijk. Je galère dans Dordrecht. Les Néerlandais ont juste oublié un truc très pratique : numéroter leurs routes. Malgré ma carte très détaillée (un must si vous partez là-bas), je tourne et perd beaucoup de temps. Enfin je trouve le site. C'est quoi l'intérêt de la chose ? bah .... des moulins. Mais plein ! Les moulins sont l'essence du pays. Ils étaient utilisés pour le pompage de l'eau. Ils sont maintenant remplacés par des installations un peu plus modernes. Certains touristes qui ont dû entendre parler de la grippe aviaire aussi. C'est surtout l'opportunité de se retrouver sur une digue, et les digues ici c'est le bonheur

Il suffit d'en trouver et la route qui serpente vous promet des petits coins de paradis. Suivre de Kinderdijk jusqu'à Nieuwpoort où il faut prendre le bac pour Schoonhoven (1,70 €).
Suivre sur Vlist puis Gouda, à droite vers Oudewater, Woerden Bodegraven, puis Meije où enfin un panneau m'annonce 3200 m de virolos (oui on se contente de se qu'on trouve dans ce pays plat !). Et là : HORREUR ! tous les 500 m un ralentisseur !! Quel gâchis, un si beau bitume Il faut dire que les petites routes sont très étroites et que l'on roule pratiquement tout le temps en agglomération. Le pays est surpeuplé, il y a des habitations partout.

Suivre ensuite par les voies rapides sur Alsmeer, puis Haarlem, sortir pour Castricum. Je suis au pays des champs de fleurs.
La saison est malheureusement terminée. Mais le soleil est réellement de la partie. Tous les Néerlandais sont dehors. Tous à vélo ! Alors les vélos, c'est super pratique quand ils sont sur une piste cyclable, mais beaucoup moins quand ils partagent la route. Il devient quasiment impossible de doubler. Alors on visite. Finalement, c'est une belle journée, et rouler au pas ça détend.

Remonter jusqu'à Bergen, puis Alkmaar, Oterleek, Ursem, Avenhorn puis Hoorn. Suivre la digue jusqu'à Enkhuizen où vous longez cette mer intérieure devenu lac, dont le niveau, plus bas que celui de la mer du Nord, est plus haut que les terres sur votre gauche. L'effet est perturbant. Je décide de traverser d'ouest en est et emprunte la digue qui ouvre les eaux. Des panneaux préviennent du danger que présente les oiseaux. Dix minutes de traversée et la visière est à nettoyer, et pas à cause des piafs, mais de leur nourriture !

Je suis sur un polder très récent. Tout ici est à peine plus vieux que moi : les éoliennes bien sûr, mais aussi, les routes, les maisons et les arbres immenses. Drôles de pensées.

Objectif suivant : la forêt de Arnhem. Avec l'espoir de paysages plus sauvages. Lelystad donc, Hardewijk, Ermelo, Leuvenum, Elspeet, Uddel, Toerenberg Nieuw Milligen, Kootwijk, Harskamp. Bon, là je me paume un peu. On est en pleine forêt, il fait frais. J'ai l'impression d'être seule dans un pays pourtant surpeuplé. Otterlo, Hoenderloo, Beekbergen, Loenen, Eerbeek puis Laag Soeren où je cherche une jolie route pour rejoindre Arnhem. Une dame m'explique que cette route est dorénavant interdite. Dommage. Je prend donc Dieren, puis Arnhem.

Il fait encore jour. Je décide de descendre le plus bas possible car le programme de demain n'est pas encore fixé. Voies rapides par Nijmegen, Roermond, et enfin Maastricht, ville européenne s'il en est où je décide de faire enfin halte après 570 km parcourus.

3ème jour, du côté du Nürburgring finalement :
J'ai dormi comme un bébé, assomée par la fatigue de la route. Après le traditionnel pain aux raisins et son gouda au cumin, je décide de prendre l'option longue, c'est à dire de poursuivre sur l'Allemagne. Je ne connais pas du tout, ils annoncent un temps gris mais sec. Et j'ai envie de voir de la campagne non habitée !

Me voici donc partie sur Aachen (Aix la Chapelle). J'ai entendu parler de l'Eifel (non pas la tour, le massif). Il faut que j'aille y voir, d'autant plus que le Nürburgring est dans les parages. Voici la campagne, les collines, des virages, des lacets, des routes qui montent et qui descendent, et toujours un bitume impeccable. Des lacs, des montagnes, des petits villages proprets nichés au détour d'une courbe. Et des vignes incroyablement plantée sur des aplombs que j'aurais cru impossible à cultiver. Si vous cherchez le sud, cherchez les ceps !


Enfin j'aperçois le château de Nürburg qui surplombe le circuit. Je ne verrai rien de la piste tant elle est intégrée. Je prend un déjeuner au restau du Paddock au son des moteurs qui vrombissent. Ici partout on signale que la route n'est pas un circuit. Le bitume est pourant encore plus parfait qu'ailleurs, et le nombre de motards croisés pour un lundi, montre que ces routes-là valent le détour.

Mais il me faut rentrer avant la nuit et j'ai encore un petit coin de paradis à découvrir. Je file sur Luxembourg. Le SP se trouve facilement à 1,13. Il était à 1,495 aux Pays-bas la veille ! Alors le Luxembourg c'est comment dire ... un long ruban d'autoroute avec du vert tout autour.

Enfin Thionville, puis Metz où je quitte l'A31 pour suivre vers Ars, puis Arnaville, à la recherche de la Vallée du Rupt de Mad. Le soleil s'est caché. Vous n'aurez donc pas de photos. Sauf une. Pour montrer qu'ici aussi, nous avons des champs de fleurs et des moulins ! N'ayant pas pris de carte suffisamment détaillée, je cafouille encore et ampute la route de plus de la moitié. Ce que j'en ai vu pourtant me donne envie de revenir. Je file sur Commercy, les routes sont droites, la campagne jaune de colza. Les abords de Commercy tournicotent, on traverse la forêt domaniale qui a souffert de la tempête de 99. Le reste n'offre aucun intérêt. Sauf le retour dans ma plaine si dégagée qu'elle me permet de profiter pleinement du soleil qui se couche. Le ciel rougeoit comme pour me souhaiter bon retour à la maison, que je retrouve calme et sereine.


road : Aachen, D958 Roetgen, Simmerath, Rurberg, Einrurh, D266 Gëmund, Mechemich, Bad Münstereifel, route direction Kreuzberg, Adenau, Nürburg, Trier par A1, Luxembourg, Metz, D6 Ars, Arnaville, D952, D28 Thiaucourt, à droite Beney, D904 Pannes, FLirey, D958 Commercy, N4 Saint-Dizier, Troyes, A5 puis A19 Sens, D81 Nemours 770 km